Introduction
  • Le Bio a toujours existé, cependant avec l'utilisation de plus en plus fréquente des produits chimiques, il s'est fait plus rare. Ces dernières années, il réapparaît pourtant afin de satisfaire les besoins des consommateurs qui souhaitent retrouver le naturel des produits d'antan. En effet, le bio répond à des questions de santé, de qualité et de protection de l'environnement.
  • Un aliment "bio" est issu d'une agriculture biologique à 95%. Les producteurs doivent prouver qu'il est impossible de trouver les 5% restants en ingrédients biologiques. Ainsi, aucun produit chimique ou de synthèse n'a été incorporé dans le processus de plantation et de production. C'est-à-dire que des produits tels que les pesticides, les fertilisants artificiels, les additifs de synthèse, les colorants ou les organismes génétiquement modifiés sont bannis dans la composition de ces aliments. Certains labels s'occupent de cette réglementation, dont le label européen et le label "AB" (ci-dessous).
  • Cette façon de consommer est de plus en plus présente dans les habitudes alimentaires des français. A cet égard, nous pouvons nous demander si ce phénomène est une mode. Vient d'abord la question de la démocratisation de l'offre d'aliment bio, puis de l'émergence de nouveaux consommateurs.

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Une offre d'aliment bio qui se
démocratise


Une apparition en masse de produits bio...

  • On entend beaucoup plus ces dernières années parler de "bio", "d'énergie nouvelles", de "protection de la planète" etc. En effet, la situation climatique et le besoin de préserver l'environnement et les ressources sont tels que chacun de nous est incité à adopter des habitudes d’achats durables.
  • Ce contexte favorable à l'achat "bio" est favorisé par l'apparition en masse d'aliments bio sur le marché français, au sein d'une gamme de plus en plus variée. En effet, d'après l'Agence Bio, les aliments issus de l'agriculture biologique sont en constante progression depuis 1999 : le chiffre d'affaires du marché alimentaire bio français est passé de 1 milliard d'euros en 2005 à 2,6 milliards d'euros en 2008 (avec 1,6 milliard en 2007), soit un chiffre d'affaire presque multiplié par trois en 3 ans ! L'an dernier, malgré l'arrivée de la crise financière, les ventes ont crû de 25%. Les ventes ont particulièrement bondi dans le domaine de la crémerie (principalement pour les yaourts, le lait et les crèmes fraîches) avec une augmentation de 23%, ainsi que dans l'épicerie avec 18% (on trouve beaucoup aujourd'hui de pâtes bio, du riz bio, du sucre, ainsi que des céréales de toutes sortes) , et 17% pour les fruits et légumes.



... mais qui n'est pas accessible à tous le monde

  • Cependant, malgré le développement de l'offre, les aliments bio gardent tout de même un coût plus élevé que les produits ordinaires. D’après une enquête du CSA-Agence Bio, les aliments bio peuvent coûter jusqu'à 50% plus cher.
  • L'alimentation bio n’est donc pas accessible à tous les consommateurs. En effet, 52% des consommateurs de bio sont des cadres. Une majeure partie des catégories moyennes et aisées suit cette "bio-attitude" (nous étudierons leurs raisons prochainement), cependant, on peut aussi remarquer que, malgré ce coût plus élevé principalement, des catégories modestes se permettent aussi ces achats, témoignant ainsi d’une volonté forte de consommer bio, de respecter la nature et l'environnement.


Derrière une vague, une motivation


Afin d'illustrer cet aspect de "vague" nous avons fait une interview de Brigitte Soulier, viticultrice, ayant fait le choix de passer au bio depuis 2008...

Nous lui avons donc demandé pourquoi avoir fait le choix de passer au bio.

"Il faut savoir que l'on ne devient pas "bio" du jour au lendemain. C'est un réel engagement, il faut être très motivé. Si je suis passée au bio c'est car j'aime beaucoup mes vignes et que la culture de celles-ci consomme une très grande part de produits chimiques. La propriété ayant à la fois de très vieilles vignes et des très jeunes, je ne voulais plus en utiliser, ayant la volonté de bien continuer et commencer. J'ai un rapport maternel avec mes vignes et je leur souhaite el meilleur et de l'avenir."

Brigitte SOULIER
Château La Robertie

L'émergence de nouveaux
consommateurs


Une volonté de consommer bio...


  • Ces dernières années, on note une forte augmentation de la consommation des produits bio, et plus particulièrement des aliments. De nouvelles classes de consommateurs entrent dans le mode de vie "bio". Alors que jusqu'à la fin du XXème siècle, le bio n'était qu'une éthique de petits groupes marginaux.
  • Cette démocratisation est manifestée par différents profils. On distingue ici les principales raisons qui poussent ces nouveaux consommateurs à acheter bio :
- 94% de ceux-ci souhaitent préserver leur santé
- 93% estiment que les produits bio sont plus sains
- 90% estiment que les aliments bio sont meilleur "en général" et par rapport à la qualité et au goût
- 83% estiment qu'ils contribuent à préserver l'environnement
- 66% estiment qu'ils contribuent au bien-être des animaux

Parmi ces consommateurs, figurent des mères désireuses de "donner le meilleur à leurs enfants" ainsi que des militants pour le développement durable. De façon générale, la catégorie d'âge s'alimentant le plus "bio" est celle des 30-40 ans.
  • En moyenne, 44% des français consomment bio au moins une fois par moi. 21% en consomment régulièrement, soit plus d'un français sur 5. Et 50% en consomment de temps à autre.
  • En ce qui concerne les non-consommateurs d'aliments bio, les critères sont variés : 75% évoquent des prix trop élevés, 68% un manque de réflexe, et 31% un manque d'informations.

... poussée par les médias ?

  • On peut souligner que le bio est de plus en plus présent dans nos vies. Mais ce phénomène de "bio attitude" est aussi entretenu par les médias. En effet, les articles et les dossiers spéciaux concernant les produits biologiques sont de plus en plus présents dans tous types de médias.
  • Des campagnes de marketing sont aussi de plus en plus nombreuses. Par-exemple, la chaîne de magasins Monoprix a lancé en avril 200! le slogan "pour vivre heureux, vivons développement durable" afin de valoriser sa nouvelle gamme d'aliments bio.
  • De nombreuses manifestations ou de Salons sont aussi organisés pour attirer chaque année, de plus en plus de futurs consommateurs et nous informer au mieux sur "pourquoi manger bio ?". Ainsi, nous avons pu profiter du "Salon Bio" organisé au parc des expo' d'Angers en début d'année, pour rencontrer des militants, des consommateurs, et des vendeurs d'aliments bio. Leurs témoignages nous ont permis de mettre en évidence l'aspect de "mode" des aliments bio ainsi que le rôle des médias pour diffuser et valoriser cette gamme de produits.



Des nouvelles surfaces d'aliments bio

  • Face à ces demandes et à cette volonté de consommer bio, de nouveaux espaces se sont créés. En France, on peut trouver des produits bio et de commerce équitable dans plus de 10 000 grandes surfaces, 2 500 magasins bio, 250 boutiques spécialisées (35% des produits bio sont vendus par ces boutiques), ainsi que sur internet ou sur des marchés de producteurs.
  • Ainsi les "Jardins libre cueillette", les Primeurs, ou les chaînes de magasins bio (tels Biocoop, Bioasis, La Vie claire,…) se sont particulièrement développés ces dernières années. Plus récemment, des rayons "bio" apparaissent aussi dans les grandes et moyennes surfaces sur une gamme plus ou moins large de produits (Monoprix, Auchan, Casino, Carrefour,…) Ces enseignes représentent une part croissante des ventes d'aliments issu d‘agriculture biologique.
  • Par-ailleurs, la chaîne Monoprix était la première à créer un rayon fruits et légumes biologiques en 1991 ! Une enquête menée par l'enseigne prouve que plus de la moitié des acheteurs de fruits ou légumes bio n'en avaient jamais acheté avant que leur magasin ne leur en propose à cette époque.

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Conclusion


  • L'alimentation bio en France est assurément un puissant phénomène de mode poussé par les médias et les grandes distributions. Le caractère marginale du bio tombe alors favorisant une consommation plus générale.
  • Mais il est indéniable que le Bio est une réelle tendance de fond. Comme nous l'assure Brigitte Soulier, "le Bio est un mouvement de fond dans l'esprit des gens, c'est un changement de comportement qui nous pousse vers l'avenir".
  • Si cette vague bio est bien présente en France, on peut se demander s'il en est de même dans les autre pays d'Europe. De fait, nos voisins européens ne sont pas en reste : des modes de consommation semblables sont observés en Italie, en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni principalement. Malgré les différentes cultures et façons de consommer, le Bio sera peut-être un jour une alimentation unique et universelle.

Plus qu'une mode, un avenir.